Les gravats, un sujet délicat
Lorsque je présente les devis à mes clients, la ligne concernant l’enlèvement des gravats apparait toujours trop chère. Il est vrai que cela n’apporte pas de plus-value visible dans un projet de rénovation.
Or, le volume des gravats liés aux déposes et à la démolition nécessaires dans un projet de rénovation est bien souvent plus important que ce que l’on imagine. Par ailleurs, les coûts logistiques sont importants notamment à cause du tri-sélectif obligatoire.
Certains clients vont donc jusqu'à faire une partie des déposes eux-même pour faire baisser la note. Même si c'est un travail épuisant !
Lors de la dépose de carrelage posé en traditionnel, la chape part souvent avec le carrelage. Cela implique de couler une nouvelle chape, généralement légère et hydrofuge. Photo chantier Paris 16ème.
La quantité de sacs de gravats mis en sac est souvent impressionnante. Photo chantier Paris 16ème.
L'enlèvement des gravats ; un coût non négligeable
Lorsqu'un entrepreneur fait son devis, il compte la main d’œuvre pour apporter les gravats jusqu'au camion. Mais aussi le transport des matériaux vers les décharges, le coût de ces dernières et le tri sélectif des gravats.
Chaque projet est bien sûr différent ; les gravats sont généralement transportés à dos d'hommes en empruntant un escalier de service. Ils peuvent aussi être descendus par treuil quand il n'y a pas d'escalier de service.
On peut aussi louer un monte-meubles qui sert aussi à monter les carrelages, les plaques de BA13, les appareils sanitaires... Cela a été le cas dans cet appartement situé dans le 16ème. Je vous en monterai des photos de réalisation prochainement.
Autre difficulté ; garer un camion à proximité du chantier ce qui n'est pas toujours faisable. Il faut aussi faire souvent plusieurs trajets du chantier jusqu'à la décharge. En fonction de la distance entre le chantier et celle-ci, le prix pourra aussi bien sûr varier.
Nous venons tout juste de commencer un nouveau chantier dans le XVème arrondissement de Paris… Dans ce cas précis, l’appartement est situé en rez-de-chaussée, ce qui est un atout certain. Mais il faut emprunter une voie privée et seules de petites camionnettes peuvent stationner quelques instants à proximité de l'appartement. Cela implique de nombreux voyages jusqu'à la décharge.
La voie d'accès au chantier Paris XVème.
Les démolitions en cours. On peut déjà voir la quantité de gravats (bois, plâtre, carrelage...) à évacuer.
Le tri-sélectif
Les entrepreneurs doivent également payer pour le dépôt des gravats dans une décharge, par m3 ou pas tonnes de gravats déposées.
Ils doivent assurer un tri minutieux entre les matériaux recyclables (comme le béton, le bois, le métal, etc.) et ceux qui ne le sont pas. Ce qui n'est pas toujours simple à réaliser...
Pour les professionnels, chaque matériaux a un coût spécifique pour son dépôt à la décharge.
Par exemple, le coût pour déposer un m3 de gravats et de matériaux de construction classiques (béton, brique, tuiles, plâtre, etc.) varie en général entre 30 € et 80 € le m³.
Pourquoi trier les gravats ?
Beaucoup des matériaux issus des gravats peuvent être recyclés ou réutilisés. Par exemple, le béton peut être broyé pour créer des granulats réutilisables dans la construction. Le métal peut être fondu et réutilisé. Le plastique peut être broyé pour créer du mobilier, comme le fait par exemple la société Maximum@ à Ivry-sur-Seine.
Montage d'un meuble en plastique recyclé par Maximum@.
Chaises en plastique recyclé par Maximum@.
Le tri des gravats diminue donc la dépendance aux matières premières. Cela a un impact positif sur la gestion des ressources naturelles.
Le recyclage et la réutilisation des matériaux issus des gravats nécessitent généralement moins d'énergie que la production de nouveaux matériaux. Cela contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la lutte contre le changement climatique.
Voilà ce que contient cette fameuse petite ligne dans le devis...
Finalement, à y regarder de plus près, ce n'est souvent pas si cher !
