Pourquoi ?
Pourquoi écrire un article sur Charlotte Perriand, alors qu’un grand nombre d’articles, de livres, d’expositions lui ont été consacrés depuis une quinzaine d’années (seulement pourrait-on dire !) ? Pourquoi écrire un article de plus, alors que je ne suis ni journaliste, ni spécialiste de son œuvre ? Depuis que j’ai « rencontré » cette femme lumineuse lors de la première grande exposition que le Centre Pompidou lui avait consacrée en 2006, elle m’a toujours fascinée et comme accompagnée…Les raisons
Mais enfin, Flora, nous diras-tu pourquoi cette femme t’inspire ? Parce que…- Charlotte Perriand avait de multiples talents ; elle était architecte, architecte d’intérieur, designer, photographe, artiste… Elle disait elle-même qu’elle avait « l’œil en éventail » !
- Créatrice de génie, pionnière du mouvement moderne, femme libre, elle sut renouveler les codes, les modes de vie, créer des meubles, des espaces toujours actuels.
- Elle fut toujours extrêmement soucieuse de la qualité de vie des personnes, recherchant des équipements intérieurs modulables et fonctionnels accessibles au plus grand nombre…
- Elle recherchait une relation harmonieuse entre l’être humain et son habitat ; « L’important, ce n’est pas l’objet, c’est l’homme ».
- Elle aimait profondément la nature qui a été une source constante d’inspiration pour ces œuvres, avec un attrait tout particulier pour la montagne et les sports qui s’y attachent, étant savoyarde d’origine.
- Elle voyagea beaucoup ; au Mexique, en Indochine, au Brésil, au Japon… se nourrissant et s’inspirant du travail des artisans étrangers, employant des matériaux locaux, curieuse et amoureuse des autres, de leurs différences.
- Elle sut aussi s’imposer en tant que femme dans un univers d’hommes même si ses débuts n’ont pas toujours été évidents… Par exemple, lorsqu’elle était toute jeune, elle a été une première fois refusée par Le Corbusier car il ne la prenait pas au sérieux ! Il l'intègra finalement dans l'équipe de son agence après avoir vu son « bar sous le toit » qu’elle réalisa à 24 ans.
- Toute proportion gardée, j’ai connu à peu près les mêmes débuts, des architectes me prenant pour une décoratrice avec son rouleau de papier peint sur l’épaule… Architecte d’intérieur et décoratrice sont parfois confondus… Pour plus de détail, je vous invite à lire cet article "Être architecte d'intérieur, qu'est-ce que c'est ?" (mais je digresse !).
- Enfin et surtout (il faut bien finir…), parce qu’elle rayonnait la joie de vivre ; sur toutes les photos que l’on peut voir d’elle, elle sourit, elle est joyeuse, pleine d’optimisme, d’envie de croquer la vie à pleine dent… même si elle a pu vivre des périodes très difficiles. N’est-ce pas un magnifique exemple à suivre ?
Un hommage
C’est donc bien un hommage à celle que j’aurai aimé rencontrer pour de vrai ! Cela aurait pu être possible puisqu’elle est décédée en 1999, à l'âge de quatre-vingt-seize ans. ...Pour aller plus loin, je vous conseille :
- Charlotte Perriand, Une vie de création, Odile Jacob
- Charlotte Perriand, Une aventure japonaise, Silvana Editoriale