Isolation et chauffage : mes conseils pour des rénovations respectueuses de l’environnement

On peut distinguer plusieurs façons d’agir en faveur de l’environnement : sous l’angle des économies d’énergie, du gaspillage de nos ressources, et même de la santé des habitants… Pour arriver à améliorer les choses, il faut réussir à changer profondément notre manière d’appréhender le problème et ce n’est pas facile, même quand on se sent très concerné !

Je vais tenter, dans cet article, de vous donner quelques pistes, en ce qui concerne l’isolation et le chauffage.... Un autre article suivra sur les matériaux de second oeuvre.

Les solutions pour isoler une pièce sous toiture, donc chauffer moins

Dans le domaine de l’isolation, différentes solutions sont possibles, maintenant bien connues. La laine de chanvre, la laine de bois, la laine de lin, la laine de coton (recyclée ou de mouton) et le liège expansé sont tous assez chers. La ouate de cellulose l’est moins. Issue de papier journal recyclé, elle peut être posée en rouleau ou bien projetée en vrac, c’est-à-dire soufflée à la machine à l’arrière de plaques de plâtre dans le cas, par exemple, de l’isolation de combles sous les rampants de toiture.

Je dois répondre parfois à un besoin de combles à aménager, même à Paris lorsque l'on récupère par exemple d'anciennes chambres de service, comme cela a été le cas pour ce projet : https://floraauvray.com/projet/une-chambre-sous-les-toits/

La réglementation thermique RT 2020 exige un niveau d’isolation extrême et impose des épaisseurs d’isolant très importantes (plus de 30 cm !) si l’on emploie un matériau classique (laine de verre ou laine de roche). Il devient donc, parfois, extrêmement difficile d’aménager un espace sous comble sans réduire considérablement la surface disponible... et c’est vraiment dommage !

Dans ce cas, je propose de mixer les techniques en associant une couche d’isolant épais à un isolant mince réfléchissant (qui n’est pas isolant phonique).

Pour isoler des murs verticaux sans perdre d’espace et éviter la sensation de « paroi froide », il m’arrive de préconiser également un isolant mince comme du Sempatap (qui a le désavantage d’être souple au touché), ou une « peinture isolante » à base de particules creuses en céramique. Certes moins performants que les solutions traditionnelles en panneaux ou en rouleaux, ces produits améliorent tout de même le confort thermique. N’oublions pas que l’objectif de l’isolation d’un bâtiment est de faire la chasse aux gaspillages d’énergie et de réduire la facture de chauffage !

Les fenêtres, à choisir isolantes… Mais si possible pas en PVC !

Les fenêtres constituent les points les plus connus pour isoler thermiquement et phoniquement un local. Il existe des doubles et des triples vitrages très performants, je n’apprends rien à personne. Sachez tout de même que la manière de poser la fenêtre est aussi importante que la fenêtre elle-même. Il faut avant tout éviter la pose dite « en rénovation », et changer à tout prix l’ensemble de la menuiserie, dormant compris. La pose sur dormant conservé est certes la moins coûteuse, et facile à mettre en œuvre sans gros travaux, mais elle n’offre aucune garantie d’efficacité, car l’ancien bâti laissé en place n’est pas forcément étanche à l’air !

En outre, il est grandement préférable de choisir des fenêtres menuisées qui demandent à être entretenues et repeintes, mais qui sont réparables. Oublions le PVC au maximum : peu stable dans le temps, impossible à raboter, il ne se repeint pas s’il jaunit, ce qui ne manque rarement d’arriver avec le temps… Le PVC, c’est du plastique, et ce produit devrait être banni, sauf peut-être si la fenêtre se trouve dans une douche !

Vivent les chaudières de la nouvelle génération !

Depuis janvier 2018, il n’est plus autorisé de fabriquer des chaudières gaz classiques, trop polluantes. Et il est maintenant très difficile d’en trouver dans le commerce, les stocks s’épuisant de plus en plus. Et c’est tant mieux !

Mais alors, par quoi les remplacer?

Par des chaudières basse consommation ou à condensation, mais il y a deux contraintes : disposer d’un conduit d’évacuation suffisamment long, que l’on peut « tuber », ou bien mettre une « ventouse » sur une façade. Pour cela, il faut une autorisation de la copropriété. Il faut aussi que l’espace sur lequel donne la ventouse soit suffisamment grand, ou ouvert.

Mais que faire si l’on ne peut pas accéder au toit, si la copropriété refuse la ventouse (pour des raisons esthétiques, par exemple), ou encore si la courette dans laquelle on veut poser la ventouse se révèle trop petite ? Les réglementations sont strictes et contraignante à ce sujet.

J’ai eu le cas récemment. La solution trouvée a été d’installer une chaudière Hydromotrix Tradition Visio de type B1 de la marque Frisquet. Sans condensation et sans ventouse, elle est, à ma connaissance, la seule chaudière à se raccorder, sans tubage, sur un conduit de fumée de chauffage collectif, en étant conforme aux normes de la Directive ErP (Energy Related Products). Et elle produit aussi l’eau chaude sanitaire.

Les autres solutions : chauffage électrique, poêle à bois…

Les radiateurs électriques ont connu des progrès énormes, ces dernières années. Toutes les marques proposent des produits à inertie, réglables à distance grâce à un fil pilote. Le chauffage électrique par le sol est aussi très confortable. À basse température, il évite les sols froids… Et les jambes lourdes ! Je le préconise souvent car il est moins coûteux qu’une installation de chaudière gaz et il évite les tuyauteries à dissimuler. Et il faut le dire, le gaz fait un peu peur à beaucoup de personnes...

Mais soyons logique : si une installation de chauffage au gaz existe déjà, si elle est en grande partie récupérable et qu'il existe dans l'appartement de beaux radiateurs en fonte extrêmement efficaces, il vaut mieux conserver l'installation et la remettre en état. Garder plutôt que de jeter, telle est ma devise… sauf si l’installation existante complique beaucoup la restructuration envisagée. Il faut dans tous les cas, peser le pour et le contre : tout est question de logique.

Les poêles à bois et à granulés sont performants et agréables, mais peu évidents à installer en appartement. Il faut avoir la place de stocker le bois ou les granulés, et il faut que le poêle soit compatible avec le local : existe-t-il, par exemple, une entrée d’air à proximité du poêle ?

Et bien sûr, évitons les cheminées à foyer ouvert, très gourmandes en bois, et au rendement très mauvais !